Les fourmis sont incontestablement les insectes les plus nombreux sur notre planète. Avec plus de 12 000 espèces qui regroupent chacune des millions d’individus, ces petites bêtes invertébrées vivent toujours en colonies, quel que soit leur environnement de vie. Vous pensez que votre habitation est infestée d’une colonie de fourmis, et vous vous demandez ce que mangent ces hyménoptères ? Eh bien, la vérité est que les fourmis dévorent presque tout : ce sont de véritables éboueurs mangent non seulement les petits insectes, les petits mammifères et les cadavres d’oiseaux. On pourrait presque même les vanter pour leur rôle dans l’écosystème, car les fourmis nettoient la nature et contribuent au recyclage des matières organiques.
L’alimentation des fourmis
Les fourmis sont bien connues pour leur alimentation très diversifiée. En fait, on peut distinguer certaines espèces en regardant seulement leurs habitudes alimentaires. Et, tout comme les humains, les fourmis sont des animaux très sociaux qui ont développé de nombreuses tactiques ingénieuses pour localiser, récolter, stocker et partager leur nourriture.
Réparties dans près de 12 000 variétés (dont seulement 8 000 sont répertoriées), les fourmis peuvent être classées comme omnivores. En fait, certaines des fourmis les plus persévérantes et les plus nocives, comme les fourmis de feu, sont parmi les individus les moins spécialisés en matière d’alimentation. Cela dit, la plupart des espèces de fourmis ont tendance à préférer un type de nourriture aux autres et il peut alors s’agir d’un bon appas pour s’en débarrasser.
Il faut savoir que certaines espèces de fourmis sont des êtres prédateurs, tuant et dévorant d’autres insectes, et même d’autres espèces de fourmis et d’autres petits mammifères. Certaines fourmis sont d’ailleurs comme les vautours : elles sont des mangeuses de charognes et préfèrent les sources de protéines mortes ou en décomposition. En revanche, d’autres sont ce qu’on pourrait appeler « agricultrices » : ces fourmis coupeuses de feuilles cultivent un champignon en créant des « fermes » à partir du matériel végétal semi-digéré qu’elles recueillent. Enfin, les fourmis dites « laitières » gardent les pucerons (minuscules insectes qui se nourrissent de la sève des plantes) comme du bétail, les protégeant des autres prédateurs d’insectes et les « trayant » pour en extraire une substance sucrée appelée « miellat ».
De quoi se nourrissent les fourmis ?
Quelle que soit l’espèce concernée, on peut classer la nourriture des fourmis dans deux catégories :
- l’alimentation des fourmis adultes est constituée principalement de sucres et de lipides, qui leur fournissent de l’énergie pour se déplacer, porter des proies et assurer la subsistance du nid. Les sucres sont issus principalement du miellat de pucerons (pour les fourmis « laitières ») et de chenilles. Les fourmis peuvent également recueillir d’importantes quantités de sucres et de matières grasses issus de certaines plantes. Pour ce faire, elles boivent directement le nectar des fleurs et les nectaires extra-floraux.
- De leur côté, les larves de fourmis assurent leur croissance en mangeant principalement des protéines. Les fourmis ouvrières extraient des protéines sur des cadavres d’insectes, d’araignées et de petits animaux, comme les souris et les lézards. Elles colonisent aussi des nids de nombreux insectes, raison pour laquelle certaines espèces de fourmis sont utilisées pour protéger des plantations dans certains pays.
Notons que, contrairement aux humains et aux autres vertébrés, les fourmis assurent leur croissance uniquement pendant leur vie larvaire. De ce fait, elles n’ont besoin que de peu de protéines pour survivre durant leur vie adulte.
Alimentation : quelles particularités pour les fourmis ?
En résumé, les fourmis mangent principalement des insectes, des fleurs, des graines, des feuilles et des nectars de plantes. Mais il existe aussi des espèces de fourmis carnivores qui peuvent partir à la quête de cadavres de lézards ou de crapauds. D’une manière générale, ce sont là les fourmis ouvrières, qui sont chargées d’acheminer la nourriture à la reine et de nourrir les autres individus.
Cependant, encore à l’étape larvaire, les fourmis se nourrissent au moyen de sécrétions salivaires offertes par la reine. Et une fois plus grandes, ces fourmis auront la charge d’apporter des aliments aux autres.
Il faut savoir que certaines espèces de fourmis sont plus évoluées que d’autres. Ainsi, une espèce vivant en Amazonie met en place un piège en fibres végétales pour subvenir à leurs besoins. Quand une proie passe au-dessus du piège, des centaines de fourmis sont prêtes à la dévorer avec leurs mandibules. Et si la proie est très lourde, les fourmis n’hésitent pas à la porter en équipes. C’est d’ailleurs pourquoi on dit que les fourmis supportent un poids 100 fois supérieur au leur.
Un mécanisme commun à toutes les espèces de fourmis (comme à tous les insectes dits « sociaux ») est l’échange de nourriture. Lorsque deux fourmis de la même colonie se rencontrent, l’une d’elles extraie une gouttelette de son estomac social et l’offre à l’autre. Il s’agit d’un aliment semi-digéré sous forme de liquide, qui permet de nourrir d’autres individus à l’état larvaire ou encore les fourmis mâles.